L'évolution des techniques d'avortement dans les années 1970

Après des années de souffrance et de silence, l'année 1968 et son contexte politique donnent la parole aux femmes.

Que s'est-il passé en 1968 ?

En 1968, la France connaît une bascule historique majeure. Les femmes sont partout, dans la rue, les universités et les usines occupées. Mais il faut attendre le début des années 70 pour que leurs revendications soient enfin sur le devant de la scène. Un mouvement féministe émerge. Il fait de la contraception et de l’avortement libre, la condition même de la libération des femmes. Avec la publication du manifeste « Les 343 » dans le Nouvel Observateur, les femmes, les féministes et les avortées font irruption dans le débat public.

C'était qui Marie-Claire Chevalier ?

En 1972, le tribunal de Bobigny juge Marie-Claire Chevalier, une jeune femme qui a avorté après avoir été violée. Son avocate, Gisèle Halimi, fait de sa défense une tribune politique pour le droit à l’avortement. Le procès accélère la prise de conscience de l’opinion publique. La même année, l’arrivée en France de la méthode Karman va faire l’effet d’une petite révolution. Venue des États-Unis, cette méthode par aspiration nécessite des instruments aussi simples qu’un bocal, une seringue ou une pompe à vélo. Olivier, étudiant en médecine en 1972, a été le premier à se former à cette technique. Il raconte la simplicité du processus et le risque infinitésimal d’abimer l’utérus. La méthode Karman est largement utilisée par le mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception. Le MLAC qui voit le jour en 1973, issu de la mobilisation de médecins, de militantes féministes, de la CFDT, du planning et de l’extrême gauche prend en charge des milliers de femmes gratuitement.

👉 Découvre aussi les autres extraits du documentaire Il suffit d'écouter les femmes.