Le mépris pour les femmes qui avortent, avant la loi Veil

Avant la loi Veil, en plus de subir des avortements dangereux, les femmes étaient méprisées, et bien souvent maltraitées.

Quel était le comportement du corps médical face à l'avortement ?

Les infections sont sournoises et mettent parfois du temps à se déclarer. Alors que Magui pensait avoir passé le plus dur une fois les effets de l’algue passés, son soulagement n’a été que de courte durée. Elle raconte avoir maigri beaucoup et être épuisée. Quelque chose n’était pas normal. Alors, elle est allée voir une gynécologue. Celle-ci lui dit que ce sont les conséquences d’un avortement et que ça ne la concerne pas. En sortant, elle s’est évanouie sur le trottoir. Arrivée à la clinique, l’infection était déjà bien avancée. Elle était au bord de la septicémie. Même entre la vie et la mort, les femmes subissaient parfois des maltraitances dans la salle des urgences.

Quels mauvais traitements subissaient les femmes ?

L’enquête rapporte de nombreux témoignages de victimes ou de soignants scandalisés par le refus de soins, le mépris, voire le sadisme d’un corps médical largement opposé à l’avortement. Olivier, étudiant en médecine en 1972 témoigne de la pratique de certains chirurgiens qui n’hésitaient pas à faire des curetages sans anesthésie. Il a été bouleversé par leur souffrance, leur mort parfois, et l’attitude du corps médical avec ces femmes : le mépris, le jugement, laissant entendre que finalement elles avaient ce qu’elles méritaient. Avant la loi Veil, les femmes avortives étaient méprisées, maltraitées.

👉 Découvre aussi les autres extraits du documentaire Il suffit d'écouter les femmes.