Thomas Pesquet, face aux thèses complotistes

Lors d'une interview, les propos de Thomas Pesquet ont été mal interprétés par les partisans de la théorie du complot. Dans cet extrait, tu vas découvir comment cet événement a récativé le débat.

Qu'est-ce qui est fondamentalement remis en question dans la thèse complotiste ?

Cinquante ans après la première mission, 1 Français sur 10, 1 britannique sur 6, 1 Russe sur 2 pensent, selon différents sondages, que l’humain n’a jamais posé le pied sur la Lune. Pour Christophe Galfard, physicien, le complotisme, ou ce qu’on pourrait appeler l’obscurantisme essaie d’empêcher la science de servir de socle pour les découvertes futures. Désormais, la moindre parole des astronautes est l’occasion pour les partisans du Moon hoax de déclencher des attaques.

Qu'a dit Thomas Pesquet ?

Le 28 août 2022, depuis la base de lancement de la NASA, Thomas Pesquet évoque sur France 2 la prochaine mission sur la Lune. Il détaille les conditions de ce voyage prévu pour 2026. Il prononce une phrase que les complotistes vont détourner :

« On va aller aussi loin qu’aucun être humain n'est jamais allé. »

Cette phrase se transforme en nouvel argument pour les partisans du Moon hoax. Pour eux, cette phrase est la preuve du mensonge de 1969. Dans un contexte de défiance généralisée envers la science depuis le début de la crise du covid, des milliers de messages qui remettent en cause des missions lunaires déferlent sur les réseaux sociaux. Un grand classique dans la complosphère, c’est d’utiliser les propos de ceux qu’on perçoit comme les ennemis, les propagateurs de l’information officielle du système pour les détourner de ce qu'ils voulaient dire à l'origine. Thomas Pesquet a été victime de ce dispositif. Mécaniquement, des centaines d’internautes, pas forcément complotistes mais exposés aux messages qui reprennent la phrase de Thomas Pesquet s’interrogent eux aussi.

Quelle est la réalité des propos de Thomas Pesquet ?

Pendant l’interview, s’il ne remet pas en cause les précédentes missions, Thomas Pesquet ne précise pas que les prochains voyages lunaires passeront 40 000 miles derrière la Lune, soit plus de 60 000 km, en l’occurrence plus loin qu’aucun être humain n’est allé. Pour Thomas Pesquet, le symptôme de ça, c’est que pour les gens, 99,9 %, ce sont des preuves qu’ils ont tort. Mais ils vont choisir le 0,001 % qui veut dire le contraire. Donc ça prouve bien que ce qui se joue n’est pas un débat scientifique rationnel. Aller de l’autre côté de la Lune et d’en faire le tour, c’est plus loin que d’atterrir sur la face la plus proche de nous.

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