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Français02:45Publié le 22/12/2023

Juste Shani ft. Sully Prudhomme

C'est la base : rap et poésie

Juste Shani rappe le poème de Sully Prudhomme écrit en 1875. Ce texte appartient au , un courant poétique de la seconde moitié du XIXe siècle qui s'oppose au romantisme.

« Au jour le jour » librement interprété par Juste Shani

Quand d'une perte irréparable
On garde au coeur le souvenir,
On est parfois si misérable
Qu'on délibère d'en finir.


La vie extérieure oppresse :
Son mobile et bruyant souci
Fatigue... et dans cette détresse
On murmure : « Que fais-je ici ? »


Libre de fuir tout ce tumulte
Où ma douleur n'a point de part,
Où le train du monde l'insulte,
Pourquoi retarder mon départ ?


« Pourquoi cette illogique attente ?
Les moyens sont prompts et divers,
Pour l'homme que le néant tente,
D'écarter du pied l'univers ! »


Mais l'habitude, lâche et forte,
Demande grâce au désespoir ;
On se condamne et l'on supporte
Un jour de plus sans le vouloir.


Ah ! C'est qu'il faut si peu de chose
Pour faire accepter chaque jour !
L'aube avec un bouton de rose
Nous intéresse à son retour.


La rose éclora tout à l'heure,
Et l'on attend qu'elle ait souri ;
Éclose, on attend qu'elle meure ;
Elle est morte, une autre a fleuri ;


On partait, mais une hirondelle
Descend et glisse au ras du sol,
Et l'œil ne s'est séparé d'elle
Qu'au ciel où s'est perdu son vol ;


On partait, mais tout près s'éveille,
Sous un battement d'éventail,
Un frais zéphire qui conseille
Avec l'espoir un dernier bail ;


On partait, mais le bruit tout proche
D'un marteau fidèle au labeur,
Sonnant comme un mâle reproche,
Fait rougir d'être un déserteur ;


Tout nous convie à ne pas clore
Notre destinée aujourd'hui ;
Le malheur même est doux encore,
Doux à soulager dans autrui :


Une larme veut qu'on demeure
Au moins le temps de l'essuyer ;
Tout ce qui rit, tout ce qui pleure,
Fait retourner le sablier.


Ainsi l'agonie a des trêves :
On ressaisit, au moindre appel,
Le fil ténu des heures brèves
Au seuil du mystère éternel.


On accorde à cette agonie
Que la main n'abrège jamais,
Une lenteur indéfinie
Où les adieux sont des délais ;


Et sans se résigner à vivre
Ni s'en aller avant son tour,
On laisse les moments se suivre,
Et le cœur battre au jour le jour.

 

Sully Prudhomme (1839-1907)

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Réalisateur : Xavier Reim

Auteur : Clémence Losfeld et Athéna Sol

Producteur : Milgram

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Année de diffusion : 2023

Publié le 22/12/23

Modifié le 20/02/24

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