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1923 : la montée de l'extrême-droite et putsch d'Hitler
Apocalypse : HitlerEn 1923, la situation dégénère en Allemagne. Le pays est pillé de son charbon par la France, et une crise économique émerge rapidement. C’est le moment que va choisir Adolf Hitler pour tenter un coup d’Etat à Munich, avant de viser Berlin. Il va cependant essuyer un échec cuisant qui manquera de peu de mettre fin à ses ambitions.
Les débuts d’une crise économique
Le 11 janvier 1923, tandis que l’Allemagne refuse de payer les indemnités imposées par le traité de Versailles, des soldats français et belges viennent occuper la région minière et sidérurgique de la Ruhr, pour réquisitionner le charbon. Poussés par le gouvernement, les cheminots et les mineurs entament une grève, qui n’a cependant aucun effet, car des Français sont envoyés pour travailler à leur place. Dans la région, la situation devient de plus en plus tendue, notamment parce que les Allemands sont totalement privés de charbon. Ainsi, le 10 mars, Pierre Colpin, un lieutenant de l’armée française, est assassiné. Son cercueil est transporté à travers des villes, et les Allemands qui ne se découvrent pas sur son passage sont giflés par les soldats français. Puis, le 31 mars, 15 ouvriers allemands sont tués.
Via son journal, le NSDAP, le parti nazi d’Adolf Hitler reprend les images de ces nombreuses violences pour critiquer l’occupant et élever les victimes en martyrs. Le parti accuse également les soldats africains de l’armée française de viols. Il dénonce aussi la faiblesse du gouvernement, qui laisse la France traiter l’Allemagne comme une vulgaire colonie. La population manque toujours de charbon, ainsi que de nourriture. Le gouvernement se retrouve donc forcé d’augmenter considérablement ses dépenses en important du charbon et en payant ses mineurs toujours en grève. La planche à billets tourne sans interruption, ce qui entraîne une crise économique. La valeur du mark s’effondre, et à l’inverse, les prix explosent. Le kilo de pommes de terre, par exemple, est un jour à 1 milliard de marks, tandis que la miche de pain atteint 460 milliards dès le lendemain.
Le putsch manqué de 1923
C’est dans ce contexte économique terrible d’inflation et de chômage qu’Adolf Hitler décide de passer à l’action. Soutenu par les groupes d’anciens combattants unis grâce au Général Ludendorff, il veut tenter un coup d’Etat, et marcher sur Munich avant de prendre le pouvoir à Berlin. Mais après quelques hésitations, l’armée et la police se rangent du côté du pouvoir en place. Alors que tout semble perdu, Hitler maintient son opération, persuadé de pouvoir entraîner le peuple avec Ludendorff et lui, et part avec ses hommes au contact des barrages de policiers.
Mais cette tentative de putsch tourne à l’échec quand les forces de l'ordre ouvrent le feu sur les militants. La fusillade fait plusieurs morts, dont son garde du corps, derrière lequel il se protégeait. Une photo le montre pourtant au premier rang de ses troupes. Il s’agit en réalité d’un photomontage conçu par les nazis pour façonner la légende autour de son courage.
La mémoire du putsch dans le IIIe Reich
Lorsqu’il réussira à accéder au pouvoir, dix ans plus tard, Hitler instituera une cérémonie tous les 9 novembre en mémoire des 14 militants tués ce jour-là. A Munich, il fera aussi construire un mausolée en l’honneur de ceux qu’il appelle « les martyrs de novembre », devant lequel tous les Allemands qui passeront devront effectuer un salut nazi. Il cultive une image mythique autour de ce putsch manqué, allant jusqu’à inaugurer une autre cérémonie lors du congrès annuel du parti à Nuremberg. Chaque année, il met en contact le drapeau du putsch tâché de sang avec les étendards des nouvelles unités du parti dans une mise en scène mystique.
Cependant, toutes ces célébrations visent avant tout à masquer le fiasco de ce coup d’Etat, qui avait été très mal préparé. Adolf Hitler avait bâclé les détails, et s’était laissé guider par son impulsivité sans penser aux conséquences. Cette tentative avortée aurait bien pu provoquer la fin du nazisme, Hitler ayant été arrêté, et son parti interdit.
Réalisateur : Isabelle Clarke
Producteur : CCxC, Louis Vaudeville et ECPAD
Année de copyright : 2020
Publié le 16/09/22
Modifié le 20/09/22
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