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Histoire05:40Publié le 02/10/2020

Décolonisations : mémoire et transmission

Décolonisations

L’Histoire de la décolonisation française a mis du temps à s’écrire. Les crimes ont été occultés, les massacres dissimulés. Sur ces pages blanches, se sont accumulées nostalgies, frustrations et rancœurs. Comment expliquer ce silence ? Pourquoi cette Histoire fait-elle encore débat ? Comment réconcilier ces divisions autour d’une mémoire commune ?

La loi du silence

Un long silence a recouvert la réalité de la décolonisation. D’abord parce que l’histoire officielle a occulté cette période après les indépendances, ensuite parce que les colonisés, immigrés en France, n’en parlaient pas.

 

Manu Dibango : « Les guerres ça a créé un silence quelque part gênant pour tout le monde, il y a toujours ce traumatisme que nous partageons tous. »

 

Au-delà du silence des témoins, c’est aussi du côté de la France qu’il faut regarder pour comprendre pourquoi la mémoire de la décolonisation est difficile. Cette période a donné lieu à de nombreux débats, notamment sur les aspects positifs de la colonisation. Une lecture aujourd’hui remise en question.

Un héritage complexe

Face aux difficultés que pose l’héritage de cette histoire, la transmission s’est imposée comme une nécessité. Transmission des récits, transmission des savoirs, transmission d’une génération à une autre. C’est par ce biais que peut-être envisagé une mémoire réconciliée.

Une transmission nécessaire

Marie-Cécile Zinsou : « Ce qui m'a toujours passionné dans mon histoire, c'est d'y avoir accès déjà. C'est une des choses qui à mon avis est un des sujets importants dont on parle peu sur la colonisation, c'est que la colonisation a effacé l'accès à notre histoire. Comment on peut arriver à comprendre notre histoire à partir de la petite histoire de chacun. Si on veut savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. »

 

Mustapha Amokrane : « Rendre le passé moins toxique. Ce passé tragique, dramatique, injuste, injustifié. Le rendre moins toxique, c'est le rendre visible, c'est le parler, c'est mettre des mots dessus. Accepter du coup cette histoire-là. »

 

Danièle Michel-Chich : « L’idée de la réconciliation est vraiment quelque chose qui me titille parce que je sens encore beaucoup de haine, parfois j’entends en tout cas beaucoup de haine s’exprimer. Je rêverais que l’histoire puisse s’écrire ensemble. Et qu’on enseigne de la même façon cet événement. Avec la neutralité de l’historien et de la même façon. Ce serait formidable, mais je pense qu’on en est très loin. »

 

Marion Stalens : « Ce dont j’ai honte c’est du silence dont on a entouré tout ça. Ces paroles non prononcées nous étouffent. Elles font le mal d’aujourd’hui, elles font que quand les jeunes, quand ils entendent des discours d’un côté comme de l’autre d’ailleurs, des discours qui attisent la haine, sont réceptifs. Oui ! Parce qu’ils n’ont pas reçu un peu de vérité et la vérité, elle est complexe. Elle est difficile à entendre, elle est pleine de douleur et d’humiliation mais une fois qu’elle est dite, elle nous libère. »

 

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Réalisateur : Simon Maisonobe

Producteur : Cinétévé

Publié le 02/10/20

Modifié le 01/03/23

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