Le déclin des empires coloniaux

Le déclin des empires coloniaux est indéniable. Mais dans la chute, certains en profitent pour prospérer. Et la France s'accroche à ses colonies. 

À qui profite le déclin ?

La guerre est atroce mais elle enrichit bien des gens. Prostituées, marchands de canons, boutiquiers, tous trafiquent y compris avec les Viêt-minh. Opium, armes, tout se vend, tout s’achète. Soldats et colons en profitent. Ils jouent sur les taux de change. Ils achètent des piastres indochinoises 10 francs qu’ils revendent en France pour 17 francs. Au passage, ils empochent la différence.

Les colons résisteront-ils longtemps ?

Malgré quelques attentats commis par les Viêt-minh, les autorités se veulent rassurantes, à l’image du ministre de la guerre qui déclare en 1947 qu’il estime qu’il n’y a plus de problème militaire en Indochine. Le succès des armes est complet. Dans le monde entier, les empires coloniaux se délitent. La couronne britannique a déjà renoncé à l’Inde, à Ceylan et à la Birmanie. En Indonésie, les Pays-Bas commencent à lâcher prise. Les dirigeants français ne sont pas aveugles. Ils comprennent qu’ils devront faire des concessions. Mais la France s’accroche à son empire. En 1947, elle a écrasé dans le sang une révolte à Madagascar. Elle s’efforce de tenir ses colonies africaines. Il faut retarder l’échéance, le plus tard possible, car entre les investissements des entreprises françaises, les matières premières et la volonté de tenir son rang, trop d’intérêts sont en jeu pour abandonner « la perle » de l’Empire. Ne pas trancher pour durer : voilà le pari des dirigeants français.