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Le monde ouvrier : revendications et répression de Fourmies (1891)
Histoire de réviser avec Thibault HycariusSais-tu quand a été instaurée la journée de travail de 8 heures ? Et surtout qui s'est battu pour que les travailleurs l'obtiennent ? Thibault Hycarius remonte le temps pour toi jusqu'au XIXe siècle et retrace les étapes de ce combat social, notamment la fusillade tragique du 1er mai 1891 à Fourmies.
Révolution industrielle et conditions de travail
Dans les années 1880, le monde ouvrier se développe considérablement : c’est la seconde révolution industrielle. La première avait eu lieu à partir du milieu du XVIIIe siècle avec, notamment, le perfectionnement de la machine à vapeur. Lors de cette seconde révolution, caractérisée par un important développement de l’électricité et l’utilisation du pétrole, on assiste à un exode rural massif : de nombreux paysans quittent leur campagne pour venir travailler sur les grands sites industriels qui se multiplient un peu partout. Pourtant, les conditions sont très rudes : journées de 10 ou 12 heures de travail, rythme effréné, interdiction de parler ou même de boire… Sur le plan social, des avancées ont certes eu lieu :
- 1864 : reconnaissance du droit de grève
- 1874 : l'interdiction du travail des enfants
- 1884 : la loi Waldeck-Rousseau autorise les syndicats et la défense des droits des travailleurs.
Mais il reste encore du chemin à faire pour améliorer les conditions de travail des ouvriers, et des ouvrières ! À travail égal, les femmes gagnent deux fois moins que les hommes !!
1er mai, jour de grève des ouvriers pour réclamer la journée de 8 heures
Ce mécontentement sur les conditions de travail est partagé par les travailleurs du monde entier. Aux États-Unis, les ouvriers luttent pour une revendication majeure : la journée de 8 heures. Autrement dit, une journée découpée en 3 parties : 8 heures de travail, 8 heures de loisirs et de vie familiale, 8 heures de repos. Pour défendre cette idée, ils manifestent, font la grève, notamment chaque 1er mai qui devient la journée récurrente au cours de laquelle les ouvriers expriment leurs revendications. À Chicago, les manifestations du 1er mai 1886 entraînent des affrontements qui provoquent la mort de plusieurs grévistes. S’ensuit une marche de protestation qui se conclut avec l’explosion d’une bombe, le décès d’une quinzaine de policiers, et la condamnation à mort de cinq syndicalistes accusés d’avoir participé à cet attentat.
Fusillade de manifestants le 1er mai 1891 à Fourmies
En France, cette tradition du 1er mai, et des grèves pour réclamer l'instauration de la journée de 8 heures, s'installe en 1890. Mais, un an plus tard, à Fourmies, petite ville industrielle du département du Nord située entre Valenciennes et Charleville-Mézières, la mobilisation du 1er mai tourne au drame... Pourquoi ? Comme dans beaucoup d’autres villes, les conditions de travail sont rudes à Fourmies. Plusieurs ouvriers des industries textiles ont été licenciés, les salaires sont en baisse. Le socialiste Paul Lafargue, chef de file du Parti ouvrier français, tient plusieurs conférences dans la ville, ce qui échauffe les esprits. De leur côté, les patrons se doutent que la journée du 1er mai va être l’occasion de grèves et de manifestations. Ils placardent alors une affiche indiquant : « On travaillera le 1er mai comme tous les autres jours ; tout mouvement contraire sera sévèrement réprimé ». Ce qui ne dissuade pas les grévistes qui, dès le 1er mai à l’aube, tentent de bloquer l‘accès aux usines. Ces derniers sont rapidement arrêtés par les gendarmes mais la situation ne se calme pas. La foule se regroupe autour de la mairie en réclamant leur libération. Après plusieurs affrontements, dans la pagaille du moment, l'armée ouvre le feu, d’abord en tirant en l’air, puis sur les manifestants. La fusillade ne dure qu’une quarantaine de secondes mais le bilan est très lourd : 35 blessés et 9 morts, dont 4 femmes et un enfant de 11 ans.
Une réaction politique indigne
Face à la fusillade de Fourmies, l'indignation populaire est immense. Mais la réaction des pouvoirs publics ne sera pas à la hauteur de ce drame. Ils salissent la mémoire des victimes, notamment celles des femmes, qu’on présente comme des ivrognes et des débauchées. Ils criminalisent les actions syndicales, par exemple en condamnant Hippolyte Culine, le leader syndicaliste de la ville, à 6 ans de travaux forcés, et Paul Lafargue, l’auteur des conférences, à une année de prison. Le patronat local en profite pour licencier les ouvriers les plus revendicatifs.
Vers une évolution des conditions de travail
La République a choisi d’arbitrer en défaveur des ouvriers au nom de l’intérêt général que représente la prospérité industrielle du pays. Mais la fusillade de Fourmies, ainsi que d'autres grèves importantes, marquent aussi une prise de conscience du pays sur la dureté de la condition ouvrière qui ne peut plus être ignorée. Il faudra tout de même attendre 1919, pour que le parlement vote enfin la journée de 8 heures et par la même occasion le 1er mai, jour chômé.
👉 Découvre toutes les vidéos de la série Histoire de réviser avec Thibault Hycarius.
Réalisateur : Alex Arnaud et Benjamin Valière
Auteur : Benjamin Valière, Thibault Hycarius, Séverine Bévérini et Bastien Bévérini
Producteur : France Télévisions, Goldenia Studios
Année de copyright : 2025
Année de production : 2025
Année de diffusion : 2025
Publié le 10/02/25
Modifié le 17/03/25
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