Les trêves durant la guerre de Cent Ans
Les trêves n’étaient pas seulement des conséquences des traités de paix, mais aussi des arrêts pour essoufflement, pour épidémie de peste, des répits entre prétendants à la couronne de France lors des enfances de certains rois : Henri VI d’Angleterre devient par exemple roi à l’âge de neuf mois en 1422 ! Certaines périodes sans bataille militaire ne sont pas sans souffrance sur le terrain : province soumise à l’occupation d’une armée sans loi lorsqu’elle est annexée, aux pillages lorsqu’elle est convoitée. Les chevauchées brutales du fils d’Edouard III d’Angleterre sont un exemple, provoquant des atrocités dans les campagnes françaises en 1355. Des famines sont provoquées par les dévastations de l’agriculture, liées à la stratégie de la terre déserte devant l’occupant dans les campagnes, à la terreur installée par les « grandes compagnies » : des mercenaires se regroupent sur les routes après défaites ou démobilisations, et pillent.
Les ravages de l'épidémie de peste noire
Parmi les fléaux qui traversent la guerre de Cent Ans, la grande peste noire aura été, entre 1349 et 1355, plus ravageuse que la guerre elle-même. Pénétrant sur le continent par Marseille, l’épidémie remonte vers le Nord mais aussi s’élargit et atteint vite Bordeaux, ce qui la fait rapidement infecter l’Angleterre. Il serait faux de penser la peste totalement indépendante du conflit donc, elle en reprend sinistrement les voies d’échange, pacifiques ou guerrières, tracées entre populations. En cette période, considérée par force comme une trêve, la démographie connaîtra un recul saisissant.
► Pour aller plus loin, découvrez le dossier Moyen Âge : la guerre de Cent Ans.