« Aurélien » de Louis Aragon

Il n’y a pas d’amour heureux. Derrière ce titre d'un poème de Louis Aragon se trouve une pensée qui reflète l'ensemble de son œuvre. Et qui trouve son apogée dans Aurélien, un roman d’amour écrit en 1943, tandis que l’auteur est un membre actif de la Résistance.

L’amour voué à l’échec d’Aurélien et Bérénice

Aurélien est un jeune homme de 30 ans, qui vient de passer 8 ans dans l’armée, dont 4 sur le front de la Première Guerre mondiale. Un conflit qui ne l’a pas laissé indemne émotionnellement, à tel point qu’il est devenu incapable d’aimer. Il est néanmoins très doué pour séduire, mais surtout pour décevoir, et aucune de ses conquêtes ne parvient à le libérer de ses craintes et ses inquiétudes. Le roman débute sur sa rencontre avec Bérénice, qu’il trouve de prime abord très laide.

Pourtant, il réalise bientôt que l’absence de la jeune femme lui pèse, et il finit par lui avouer ses sentiments, disant « je t’aime » pour la première fois de sa vie. Mais Bérénice a peur de le perdre, et s’éloigne, car elle estime que l’amour se perd quand il est heureux. « Qui a le goût de l’absolu, renonce par la même à tout bonheur » écrit Aragon, qui s’est inspiré de sa jeunesse et de sa crainte de perdre Elsa Triolet, la femme de sa vie.

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