« Bruges-la-Morte » de Georges Rodenbach

Sais-tu quel fut le premier roman illustré par des photos, qui a inspiré Alfred Hitchcock ? C'est Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach. Dans La p'tite librairie, François Busnel te dit tout.

C'est quoi l'atmosphère de Bruges-la-Morte ?

Ce livre est une promenade crépusculaire dans la ville de Bruges en Belgique. Illustré par des photos en noir et blanc qui jettent sur le texte l’ombre des beffrois et la langueur des ciels brouillés, « tous les jours ont l’air de la Toussaint » dans cette ville. En 1892, Georges Rodenbach est un dandy, belge de naissance, parisien d’adoption. Il est mort le jour de Noël à seulement 43 ans. L’histoire a inspiré l’un de plus grands chefs d’œuvre du cinéma : Vertigo d’Alfred Hitchcock.

C'est quoi l'histoire ?

C’est l’histoire d’un homme veuf, inconsolable depuis la mort de sa femme. Il a fui Paris, tourné le dos pour cette cité. Sa maison est devenue un mausolée à la gloire de sa femme défunte. Il passe des heures à déambuler le long des canaux. Il cherche l’oubli, il écoute les cloches fêlées de la ville qui semblent l’appeler à rejoindre sa femme. Un soir, il rencontre une jeune femme qui ressemble à son amour perdu. Elle a la même chevelure, les mêmes yeux sombres, la même démarche. Il la suit, fait sa connaissance. C’est une danseuse. Pour pouvoir contempler tous les jours le visage de sa femme morte, il noue une relation avec elle. Mais petit à petit, la ressemblance se fait plus lointaine. C’est une courtisane, frivole, qui le pousse à la dépense et qui s’ennuie avec cet homme aux étranges lubies qui lui demande de revêtir des robes démodées. La ville se refermera-t-elle sur lui comme un linceul ? Ici, Bruges est bien plus qu’un simple écrin à la mélancolie, elle est un personnage à part entière avec ses états d’âme, ses humeurs qui changent au gré des heures et ses carillons qui chantent dans la brume.

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