Les enjeux de l'eau au Moyen-Orient

L’accès à l’eau potable est un défi majeur pour l’avenir et la survie des hommes. Au Moyen-Orient, en raison des conditions climatiques qui y règnent, cet enjeu est peut-être plus important qu’ailleurs. Géopoliticus t'explique la situation 👇.

L'impact du changement climatique au Moyen-Orient

L’augmentation des températures moyennes et la raréfaction des précipitations entraînent d’ores et déjà des situations de stress hydrique (pénurie d'eau critique). Ce manque d’eau a des conséquences sur les populations, mais engendre aussi des tensions politiques et géopolitiques dans de nombreux pays de la région.

Sécheresses en Syrie

En Syrie. En 2009 et 2010, les deux années successives de sècheresse ont contribué à accélérer un important exode rural, notamment dans le sud du pays (Damas, Homs). Conséquences : un afflux de personnes a été observé dans les villes, ce qui a accru les inégalités sociales. Ces inégalités constituent une des causes des premières manifestations qui se sont produites à Deraa, en 2011, avant de s’étendre dans tout le pays, provoquant un puissant mouvement de contestation.

Barrages hydroélectriques et contrôle des ressources fluviales

• En Égypte. Depuis l’Antiquité, dans ce milieu désertique, le Nil est source de vie. L'historien et géographe grec Hérodote disait déjà que ce pays était « un don du Nil ». Or, l’Éthiopie, pays où se situe une de ses sources, a décidé de construire en 2011 l’impressionnant barrage de la Renaissance, ce qui réduit considérablement le débit du fleuve en aval. Ce barrage, qui devrait être terminé courant 2025, risque de poser un défi existentiel pour la population égyptienne, si un accord entre les deux pays n’est pas trouvé.
• En Irak et en Syrie, un problème hydrique se pose également. Ces pays sont traversés par les fleuves du Tigre et de l’Euphrate, dont les sources se trouvent en Turquie. Depuis des années, cette dernière a édifié un vaste réseau de barrages pour favoriser l’agriculture. Cela entraine une sensible baisse du débit des deux fleuves, et pose de graves problèmes hydriques aux deux pays situés en aval.

accès à l'eau monopolisé par Israël en Cisjordanie

En Cisjordanie occupée. On constate que les colonies israéliennes sont installées près des nappes phréatiques dans lesquelles elles puisent sans retenue pour leurs propres besoins, mais aux dépens des Palestiniens et du droit international. Une solution pourrait être la relance du projet jordanien du canal mer Rouge – mer Morte. Ce projet vise à atténuer les tensions hydriques entre la Jordanie, Israël et les territoires palestiniens. Mais, il est actuellement bloqué pour des raisons techniques, environnementales et surtout politiques.

Dessalement de l'eau de mer dans les monarchies de la péninsule arabique

Les monarchies de la péninsule arabique jouissent de puissants moyens financiers et développent, pour leur part, de grands projets de désalinisation de l’eau de mer. C’est le cas, aux Émirats arabes unis, au Koweït, en Oman et en Arabie saoudite.

► Ces quelques exemples montrent combien le défi de l’or bleu est vital pour la région, tant les besoins en eau sont importants, alors que les ressources sont en baisse. Si des guerres de l’eau sont peu probables dans l’immédiat, la raréfaction de l’eau poussera des populations à migrer pour accéder à cette ressource vitale.

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