Guerres irrégulières : de la guérilla au terrorisme

Quand on parle de guerre, on pense à deux États qui se battent avec leurs armées sur un champ de bataille. Mais ce modèle de guerre « traditionnel » ne s'applique pas toujours aux conflits armés contemporains. Fais le point avec Géopoliticus sur les différentes formes de guerre qui existent aujourd'hui 👇.

Qu'est-ce qu'une guerre irrégulière ?

Au cours du XVIII^e siècle, des auteurs comme le théoricien militaire Carl von Clausewitz (1780-1831), ont défini la guerre, ses règles et ses usages. Pourtant, certains groupes armés ou certains petits États affaiblis, n’ont pas les ressources pour mener de telles guerres. Ils n’ont donc aucun intérêt à respecter ces règles. Résultat : ils les contournent en recourant à d’autres méthodes de combat : embuscades, diversions, pièges et parfois, attentats. On parle alors de guerres irrégulières, de guérillas, ou plus récemment, de conflits asymétriques, où des armées fortes s’opposent à des groupes qui n’ont pas les mêmes moyens.

Cette façon de faire la guerre est théorisée par des chefs militaires partout à travers le monde. On peut citer :

• le Chinois Mao Zedong dans sa guerre contre les nationalistes du Kuomintang dans les années 1930 ;
• le Britannique Thomas Edward Lawrence, dit « Lawrence d’Arabie », rejoint les nationalistes arabes contre l'Empire ottoman, pendant la Première Guerre mondiale  ; 
• Fidel Castro, lors de la révolution cubaine de 1953 à 1959 ;
• Prenons aussi l’exemple de l’armée française, confrontée à ces guerres irrégulières pendant la guerre d’Algérie. Les indépendantistes algériens, qui réclament la fin de la colonisation, se réfugient dans les montagnes de l’Atlas et des Aurès, ainsi qu’au Maroc et en Tunisie, où l’armée française ne peut accéder. Certains groupes se fondent dans les populations de villes comme Alger, Sétif ou encore Constantine. Sans uniformes, ils sont difficiles à détecter, et les représailles visent régulièrement indistinctement suspects et civils.

Pourquoi les guerres irrégulières s'inscrivent dans la durée ?

Il est très difficile de mettre fin à une guerre irrégulière : un petit nombre de combattants peut poursuivre le combat pendant très longtemps. Leurs moyens ? La dissimulation, la mobilité, l'évitement des affrontements frontaux. On peut citer les exemples de :

• la Colombie où plusieurs groupes armés communistes, parmi lesquels les FARC, combattent le gouvernement depuis les années 1950. Ces groupes se cachent dans les jungles et les montagnes du sud et de l’est du pays, où l’armée gouvernementale peine à les déloger.
• la Birmanie (Myanmar), où des groupes armés nationalistes, comme ceux des ethnies Karen au sud ou Kachin au nord, se battent contre la dictature militaire birmane depuis plus de soixante ans.

Terrorisme : les mouvements djihadistes

Suite aux attaques d’Al-Qaïda contre les États-Unis, le 11 septembre 2001, une nouvelle série de guerres irrégulières oppose plusieurs pays nord-américains et européens à une multitude de mouvements djihadistes partout dans le monde. Les Occidentaux qualifient ces groupes armés de terroristes. Al-Qaïda et l’État islamique, les plus importants, ne tendent pas des embuscades ou des pièges seulement aux militaires qu’ils combattent. Ils visent aussi et souvent principalement, des populations civiles. Il ne s’agit plus alors de trouver des moyens de contourner la force militaire adverse par des tactiques originales. Il s’agit d’imposer sa volonté par la terreur exercée sur les populations elles-mêmes. Des conflits extrêmement complexes qu’aucune armée moderne n’est parvenue à remporter.

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