Le pétrole au Moyen-Orient : atout ou malédiction ?

Si le pétrole a longtemps été considéré comme une ressource apportant la richesse, son utlilisation est aujourd'hui largement remise en question. La nécessité d'une transition n'a pas été comprise par tous les pays du Moyen-Orient. Alors, le pétrole : atout ou malédiction ? Géopoliticus te décrypte la situation 👇.

Aux sources de l'or noir

Lorsqu’on associe les mots « Moyen-Orient » et « pétrole », on a souvent l’image d’immenses fortunes accumulées grâce à l’exploitation du sous-sol. C’est pour cette raison que le pétrole a longtemps été appelé l’or noir. Depuis le début du XX^e siècle, grâce à l’extraction et la commercialisation de cet or noir, plusieurs États de la région se sont graduellement imposés sur la scène internationale :

• Arabie Saoudite
• Irak 
• Émirats arabes unis
• Iran
• Koweït
• Qatar
• Oman
• Bahreïn.

L'influence de l'Arabie Saoudite sur la production du pétrole

Le pays qui s’impose dans la région est l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, et aujourd’hui, le seul pays du Moyen-Orient à pouvoir significativement agir sur l’augmentation ou la baisse de la production, et influencer ainsi les cours mondiaux du pétrole.

Tout miser sur le pétrole : bonne ou mauvaise idée ?

Pour beaucoup d’observateurs, posséder de fortes réserves d’hydrocarbures est un bienfait, puisqu’elles ont permis à de nombreux pays de la région, comme Dubaï ou l’Arabie saoudite, de moderniser leur économie et de devenir riches et prospères, en quelques décennies. Mais si on entre dans les détails, on constate qu’il existe de profondes inégalités économiques entre les pays de la région. Le pétrole étant une manne financière, de nombreux pays, comme le Koweït, ont en effet préféré miser uniquement sur cet or noir plutôt que de diversifier leur économie. D’autres pays comprennent désormais cette nécessité d’ouvrir leur économie. C’est par exemple ce que tente de faire l’Arabie Saoudite avec son plan Vision 2030.  De leur côté, les Émirats arabes unis tentent aussi de réduire leur dépendance au pétrole par la multiplication des panneaux solaires pour produire leur électricité.

Quel est l'impact sur les engagements concernant le réchauffement climatique ?

Autre élément à prendre en compte : les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique et les engagements internationaux. Il s’agit de réduire la production et la consommation de pétrole. Il est vrai que malgré les nombreuses résolutions internationales en ce sens, les objectifs ne sont pas atteints à ce jour. Néanmoins les pays producteurs de pétrole, tels que l’Arabie Saoudite, l’Irak, les Émirats arabes Unis, l’Iran, le Koweït, le Qatar, Oman ou le Bahreïn, doivent tenir compte de cette perspective et organiser le post-pétrole.

L'or noir est-il encore un atout sur le plan géopolitique ?

Enfin, d’un point de vue géopolitique, l’énorme atout que procurait la possession du pétrole comme moyen de pression extraordinaire est probablement terminé. Pourquoi ? Parce que certains pays anciennement fortement dépendants sont désormais autosuffisants. Les États-Unis, autosuffisants depuis 2020 en constituent à ce jour le meilleur exemple. Ainsi, l’or noir a permis l’enrichissement des pays producteurs de pétrole au Moyen-Orient et leur a donné la possibilité d’acquérir un rôle important sur la scène internationale. Mais cet or noir pourrait désormais devenir une malédiction s’ils ne parviennent pas à réorienter rapidement leurs choix de développement, pour aller vers des économies plus diversifiées et harmonieuses.

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