« Nu dans un intérieur » de Pierre Bonnard

« Peut-être qu’elle sortait de son bain et que le peintre l’a surprise… ». C’est en effet un cache-cache intime que nous montre Pierre Bonnard dans son tableau Nu dans un intérieur. On te montre tout dans ce nouvel épisode de Baam ! De l’art dans les épinards.

Pierre Bonnard, le peintre du bonheur

Le peintre Pierre Bonnard a peint sa femme Marthe des centaines de fois et souvent toute nue. Il la représente dans des moments intimes de leur vie, capturés sur le vif. Toutes ces scènes de vie heureuse et ces couleurs joyeuses lui ont valu le surnom de « peintre du bonheur ». Pierre Bonnard appartient au mouvement Nabi, inventé par lui et un petit groupe de peintres français à la fin du XIX^e siècle. Ils s’inspirent tous de Paul Gauguin qui représentait la réalité comme elle lui plaisait. Par exemple en utilisant des couleurs irréelles par rapport au sujet : un chien rouge, de l’herbe multicolore, des personnages verts… L’idée c’est de faire passer des émotions à travers les couleurs plutôt que d’être fidèle à la réalité.

Une peinture qui idéalise la vie

Pierre Bonnard adore peindre des scènes d’intérieur dans sa maison. D’autres peintres, comme Pablo Picasso, lui reprochent de ne peindre que sa petite vie, sans s’intéresser à d’autres sujets plus graves, comme la guerre par exemple. Mais en réalité, Pierre Bonnard peint pour embellir sa vie qui n’est pas toute rose. Marthe, sa femme adorée, lui a menti sur son nom, son âge et sa famille quand il se sont rencontrés. Dans la vie quotidienne elle a un sale caractère et lui fait vivre un enfer. Mais fidèle aux principes du mouvement Nabi, Pierre Bonnard enjolive la réalité. Par exemple, dans ses tableaux, Marthe a toujours le même âge : il la peint toujours jeune et belle, telle qu’elle était lors de leur rencontre. C'est une vision idéalisée de la réalité.

Nu dans un intérieur, un cadrage photographique

Si tu regardes bien le tableau, tu t’aperçois que le cadrage est un peu inhabituel. Le sujet est en partie masqué derrière un encadrement de porte, comme si le peintre l’observait en cachette. En adoptant ce cadrage, on à l’impression d’être à sa place. C’est ce qu’on appelle un cadrage subjectif. C’est une approche très moderne pour l’époque et qui s’apparente à des méthodes utilisées dans la photographie. C’est ce qui accentue encore cette impression d’instantané de ses tableaux.

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