« En attendant Godot » de Samuel Beckett

Quelle pièce de théâtre fut un classique dès sa première représentation ? Dans La p'tite librairie, François Busnel te plonge dans l'univers absurde de Samuel Beckett.

Une histoire à dormir debout

La pièce fut un succès immédiat alors que ni le metteur en scène ni l’auteur n'avaient envisagé ce triomphe. Samuel Beckett, Irlandais installé à Paris crée En attendant Godot en 1950. L'histoire commence lorsqu’un vagabond assis au bord d’une route de campagne, près d’un arbre, essaye de se déchausser.  Un second vagabond apparaît. Voici Vladimir et Estragon. Ils s’étaient perdus de vue. Leur dialogue est décousu, chacun semble parler pour lui-même. « Si on se repentait ? » lance Vladimir. « D’être né ? » répond Estragon. Vladimir rigole, le réprime, soupire. « On n'ose même plus rire ». « Tu parles d’une privation ! » lui rétorque Estragon, bientôt sur le point de s’en aller. « Mais, on ne peut pas, on attend Godot » dit Vladimir. Ce Godot s’est annoncé pour samedi. Le rendez-vous est prévu devant l’arbre. Mais quel samedi ? Et s’il s’agissait d’un autre arbre ? Ce qu’ils attendent, c’est ce qu’il a à leur dire. Mais en réponse à quoi ? À ce qu’ils lui ont demandé. Ils ne savent plus l’objet du rendez-vous, les circonstances, ni même qui est Godot.

Samuel Beckett met en scène l'absurdité de la vie

Cette pièce absurde tourne à la farce lorsqu’apparaît un attelage constitué d’un porteur chargé d’une valise, et son maître, fouet à la main, qu’il tient en laisse. On n’a pas fini d’interpréter la pièce de Beckett. Le théâtre disait-il n'est qu’attente, entre espérance et désespoir. Une fois jeté au monde, on passe sa vie entre la violence et l’ennui. On tue le temps, on parle bas ou haut, on échange des banalités. On voit flou, on répond à côté, on se répète. Mais surtout, on passe notre temps à tromper l’attente. Grâce à Samuel Beckett, on trouve le moyen d’en rire.

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