La logistique, clé de la victoire

Le port artificiel d'Arromanches, un exploit militaire

La logistique est ce qui fait la différence et, dans ce domaine, le port d'Arromanches est un exploit militaire. Constuit avec les gigantesques caissons Phoenix en béton, il forme une jetée artificielle qui permet de transiter jusqu'à 20 000 tonnes de matériel par jour : des camions, des Jeeps, des munitions, des rations (les Américains, très généreux, avaient prévu le double de leur ration K pour nourrir une population qu'ils savaient affamée). 

La performance logistique n'est pas concentrée à Arromanches. Les deux plages américaines, Omaha et Utah, font elles aussi transiter, avec les Duckw (véhicules amphibies destinés à décharger les cargos en l'absence de port), et les LST à fond plat, 15 000 tonnes par jour. 

Pluto, le premier pipeline sous-marin

Indépendamment du port d'Arromanches, arrive à Port-en-Bessin, le premier pipeline sous-marin. Glissé sous la Manche, il injecte chaque jour aux armées alliées 4 millions de litres d'essence. Pluto (Pipeline Under The Ocean) est un tuyau monstrueux de plusieurs centaines de kilomètres qui va jusqu'à abreuver les chevaux de la victoire en Allemagne. 

Une logistique défaillante côté allemand

La logistique ne suffit pas pour gagner une guerre, mais c'est un facteur décisif, surtout au regard de la pénurie de l'adversaire. Depuis le début de la guerre, les Allemands ont une logistique faible. En juillet 1944, les Allemands n'ont plus d'essence. C'est une des raisons pour lesquelles le ciel est vide d'avions allemands. Les chars allemands sont les meilleurs du monde, mais sont sans cesse en panne d'essence, comme le char tigre (königstiger) qui consomme 500 litres pour 100 kilomètre.