« Portrait de la reine Marie-Antoinette » d’Élisabeth Vigée-Lebrun

Ce portrait de Marie-Antoinette a créé un scandale. Tu as une idée de ce qui est choquant sur ce tableau ? Dans cet épisode de Baam ! De l’art dans les épinards, tu vas tout savoir.

Élisabeth Vigée-Lebrun, portraitiste

Un teint parfait, le regard clair et la bouche rosée, ce tableau n’est pas un simple portrait. C’est une peinture qui a 240 ans. C’est Élisabeth Vigée-Lebrun qui l'a réalisée. Elle adorait faire des portraits. Elle se peignait beaucoup elle-même. Elle avait un style particulier. Elle utilisait du bleu pour faire ressortir les veines sous la peau et de la lumière pour un teint « zéro défaut ». Elle avait le chic pour embellir ses modèles. C’est comme ça qu’elle est devenue l’une des plus célèbres portraitistes de son époque.

Une belle amitié

En 1778, elle rencontre Marie-Antoinette. Cette rencontre va bouleverser sa vie. Elle est engagée pour faire le portrait de la femme la plus importante de France, la reine Marie-Antoinette. Elles ont le même âge. C’est le coup de foudre amical. Elles ne se quittent plus. Élisabeth est nommée portraitiste officielle de la reine. Jusque-là, c’était des hommes qui occupaient cette fonction prestigieuse. Elle devient responsable de l’image de la reine. À l’époque, les Français ne sont pas fans de leur reine, ni de leur roi. La monarchie ne vit pas ses plus belles heures. À travers les tableaux qu'Élisabeth fait de Marie-Antoinette, elle tente de lui donner une belle image. Elle la peint avec ses enfants, en maman toute mignonne.

Le portrait sans filtre de Marie-Antoinette

Parmi tous ces portraits, il y en a un qui va créer un énorme scandale : La reine en mousseline blanche. Le problème, c’est sa robe. Elle est jugée bien trop légère et transparente. En plus, elle a les cheveux défaits et pas de bijoux, comme si elle sortait de son lit. Les Français ont l’impression qu’Élisabeth a peint Marie-Antoinette en chemise de nuit. Et ça, à l’époque, c’est inadmissible. C’est comme si aujourd’hui quelqu’un peignait un portrait de ta maîtresse en maillot de bain. Ce serait un peu gênant. Et pourtant, tout partait d’une bonne intention. Comme les Français la trouvaient trop extravagante, dépensière et fêtarde, Élisabeth a voulu la montrer plus simple et naturelle. Il a fallu qu’elle en refasse vite un autre. Mais très vite la Révolution française éclate et balaie la monarchie. Marie-Antoinette et Louis XVI sont arrêtés, jugés et décapités. Élisabeth, en tant qu’amie de la reine, doit fuir pour éviter le même sort. Elle poursuit sa carrière dans les plus grandes cours d’Europe et laisse derrière elle plus de 660 portraits et 200 paysages. C’est presque 40 fois plus que Léonard de Vinci. Pas mal pour une femme du XVIII^e siècle !

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