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Israël-Palestine, l'impossible paix ?
GéopoliticusLe conflit israélo-palestinien dure depuis 1948. Pourtant, les initiatives des puissances régionales et occidentales pour tenter de le régler ont été nombreuses. Dernière en date, les accords d'Abraham, signés en 2020. Géopoliticus fait le point pour toi.
Les accords d'Abraham
En septembre 2020, sous le mandat du président américain Donald Trump, sont signés à Washington, les accords d’Abraham. Ces accords sont dans un premier temps, signés par Israël, les Émirats arabes unis et le Bahreïn. Puis dans un second temps par le Maroc et le Soudan. Présentés comme des accords de paix, il s’agit en fait d’une « normalisation » des relations entre ces pays arabes et l’État hébreu. En effet, les accords d'Abraham prévoient notamment que des relations diplomatiques, économiques, sécuritaires, culturelles et touristiques, se nouent entre les pays arabes signataires et Israël. Ces accords permettent ainsi à Israël d’ouvrir de nouveaux débouchés en direction des pays du Golfe. Ils limitent aussi son isolement diplomatique dans la région, causé par le conflit qui l’oppose à la Palestine.
Contenir la menace de l'Iran
Mais au-delà de ces aspects, les accords d’Abraham répondent aussi à des intérêts sécuritaires communs. Israël, les Etats-Unis et certains pays du Golfe, craignent la menace que fait peser l’Iran sur la sécurité régionale. Ces accords, par les liens qu’ils établissent entre les pays signataires, ont pour ambition de contrer l’influence grandissante de l’Iran et le danger que représente le développement de ses capacités nucléaires. Ils sont présentés par les Etats-Unis comme « un cauchemar pour l’Iran ». Grâce à ces accords entre des pays arabes et l’Etat hébreu, les Etats-Unis pensaient régler définitivement le conflit palestinien.
Le peuple palestinien tenu à l'écart
Le problème des accords d'Abraham est que cette initiative a été pensée, élaborée et actée sans la présence du peuple palestinien. Les autorités palestiniennes, le Hamas et le Fatah, ont dénoncé ces accords. Tout comme l’Iran et la Turquie. Notamment parce que ceux-ci ne prévoyaient pas l’arrêt des colonies israéliennes. Cette question des colonies est centrale car c’est le lieu de friction territoriale entre colons israéliens et Palestiniens. Et pour cause, le nombre d’habitants des colonies israéliennes sur la terre palestinienne n’a cessé d’augmenter, passant de 10 000, en 1972, à plus de 700 000, en 2023.
Israël et sa politique de colonisation expansionniste
La situation intérieure d’Israël a également évolué depuis janvier 2023. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou n’a pu former un gouvernement qu’en s’alliant avec l’extrême droite israélienne. Suprémacistes juifs, ultraorthodoxes et ultranationalistes se sont vus attribuer des postes-clés. La politique de colonisation d’Israël, déjà largement condamnée par l’ONU, a pris une tournure encore plus provocatrice et violente.
Dans les huit premiers mois de ce gouvernement, plus de 200 palestiniens ont été tués. Ce durcissement de la politique d’Israël est contraire aux accords d’Abraham, les rendant de facto nuls.
► La reprise de la guerre, en octobre 2023, et les nombreuses manifestations dans les mondes arabes montrent que la question palestinienne reste au cœur des peuples de la région.
👉 Découvre toutes les vidéos de la série Géopoliticus.
Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Didier Billion
Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod
Année de copyright : 2023
Année de production : 2023
Publié le 14/11/23
Modifié le 06/12/23
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