Le premier volume des Fables, à visée essentiellement pédagogique, était adressé au Dauphin, alors encore enfant. La Fontaine dédie son second volume à Madame de Montespan, la maîtresse du roi. Il cherche ainsi à s’attirer les bonnes grâces d’une femme d’influence.
Cette fable, la première du Livre VII, se clôt sur la mise à mort d’un âne, bouc-émissaire idéal, par le roi lion et sa cour. La Fontaine y fait la critique d’une justice inique et de la propension des puissants à abuser de leur pouvoir.
La fable relève du genre argumentatif, et plus précisément de l’apologue. La fable est un apologue, en ce qu’elle expose une pensée morale sous la forme d’un récit. A la différence de l’essai ou du dialogue philosophique, la fable passe par le détour de la fiction pour convaincre.
On trouve dans les fables de La Fontaine tous types de vers – alexandrins, décasyllabes, octosyllabes, ainsi que des vers impairs. L’hétérométrie permet au fabuliste de varier le rythme du récit, de conférer de la vivacité aux poèmes, et de contrer la monotonie.
La Fontaine fait principalement appel aux fabulistes antiques comme Phèdre et Ésope, mais dans le second volume de son recueil, il diversifie ses sources et s’inspire aussi de Pilpay, un philosophe indien.
Les verbes latins « placere et docere » signifient « plaire et instruire » et permettent de formuler un précepte majeur du classicisme. La Fontaine avec ses Fables ne déroge pas à ce principe : le récit contribue au plaisir du lecteur tandis que la morale permet de l’instruire.
Dans la morale de « La Cour du Lion », La Fontaine invite le lecteur à se méfier des dangers de la parole. Ainsi, savoir « quelquefois répondre en Normand », c’est-à-dire de manière évasive, est une qualité chez le courtisan, qui doit rester sur ses gardes pour éviter la disgrâce.
Populaire depuis le Moyen Âge grâce au Roman de Renart, épopée satirique qui raconte ses bons tours et ses manigances, le renard incarne également chez La Fontaine un personnage rusé, mais transposé dans un univers de Cour. Le Loup et l’Ours, quant à eux, représentent la force.
La doctrine d’Épicure, philosophe antique, prône la recherche de la jouissance mais en évitant toute forme d’excès ou d’intempérance. Il s’agit aussi pour La Fontaine, qui oscille toute sa vie entre hédonisme et inquiétude spirituelle, de jouir du présent de manière mesurée.
La Fontaine prend le contrepied de la pensée de Descartes, qui voyait dans les animaux de simples machines. Pour le fabuliste, qui récuse la toute-puissance de l’homme sur la nature, les animaux ont des degrés d’âmes et occupent une place spécifique parmi les êtres vivants.
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« Fables », livres VII à XI, de Jean de La Fontaine
La mise en scène d’animaux au sein des Fables en fait une œuvre accessible et plaisante. La Fontaine lui-même revendique cette légèreté et cette diversité en associant son recueil à une « ample comédie à cent actes divers / Et dont la scène est l’Univers ». Mais les Fables touchent tout type de public, tant elles abordent – au-delà de cet aspect divertissant - des sujets d’ordre philosophique, politique, et moral. Vous pensez tout savoir sur les livres VII à XI des Fables ? C’est le moment de tester vos connaissances !
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