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Chine, Russie, Etats-Unis : qui règnera sur l'Arctique ?
GéopoliticusAu pôle Nord, la région Arctique attise les convoitises des États qui la bordent. De nombreux intérêts géostratégiques, économiques et scientifiques s’entremêlent. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces accentuent ces enjeux en augmentant les espaces maritimes navigables et en facilitant l’accès aux ressources naturelles.
Qu'est-ce que le Conseil de l'Arctique ?
Le Conseil de l’Arctique, créé en 1996, réunit les 8 États ayant des intérêts géographiques directs en Arctique : Russie, États-Unis, Canada, Islande, Danemark, Norvège, Finlande et Suède.
Pour affirmer leur légitimité et revendiquer leurs droits dans la région, ces États s’appuient sur le droit international et sur leurs réseaux diplomatiques et militaires. Ils développent leurs flottes de navires brise-glaces qui permettent de créer des passages dans la banquise, exploitent et prospectent les gisements gaziers et pétroliers, et multiplient les expéditions scientifiques.
Quelle est la stratégie de la Russie et des Etats-Unis dans l'Arctique ?
C’est le cas de la Russie qui a déployé et modernisé le long de son littoral un grand nombre de bases militaires, de radars et de systèmes de missiles, s’assurant ainsi le contrôle de la route du Nord.
Les États-Unis ont eux aussi développé des bases militaires et radars, notamment en Alaska.
Sur les questions énergétiques, si la Russie n’a jamais cessé de prospecter dans ses eaux territoriales, Donald Trump a autorisé des forages jusqu’alors interdits en Alaska.
Le Canada et les pays du Nord de l’Europe manifestent leurs intérêts.
Pour autant, les autres États membres du Conseil de l’Arctique bénéficient de l’accès à leurs territoires du pôle Nord et manifestent leurs intérêts.
Ainsi, le Canada exploite de nombreux sites miniers et pétro-gaziers et possède, après la Russie, la plus grande flotte de navires brise-glaces.
Les États d’Europe du Nord, la Norvège, le Danemark, la Finlande et l’Islande revendiquent également des espaces au-delà de leurs territoires marins et multiplient les investissements.
La Chine de plus en plus active dans la région
La Chine, membre observateur du Conseil de l’Arctique, se montre particulièrement active et affiche un intérêt croissant pour la région. Elle voit dans la route maritime du nord une nouvelle route commerciale vers l’Europe, plus courte de 4 600 km et donc plus rentable. Cette route maritime fait partie du projet chinois de développement de nouvelles routes commerciales à travers le monde : les nouvelles routes de la Soie.
La Chine augmente donc sa présence diplomatique et commerciale et multiplie les expéditions scientifiques et touristiques dans la région.
Quant à l’Union européenne, elle pourrait jouer un rôle diplomatique pour faire valoir les intérêts de ses États membres… à condition qu’elle développe une réelle stratégie Arctique commune.
POUR ALLER PLUS LOIN
- La Géopolitique de Pascal Boniface (éd. Eyrolles, 2020)
- Atlas des relations internationales par Pascal Boniface (Armand Colin, 2020)
- Le site internet du Artic Council : https://arctic-council.org/en/
- Le site internet du National Snow and Ice Data Center : https://nsidc.org/
- Observatoire de l'Arctique de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère des Armées
Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Antoine Diacre
Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS
Année de copyright : 2020
Année de production : 2020
Publié le 04/02/21
Modifié le 30/12/22
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