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Flux migratoires : focus sur la Méditerranée
GéopoliticusDepuis 2010, les conflits au Maghreb, au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique et la péninsule Arabique sont la raison majeure du déplacement des populations et de leur fuite vers l’Europe via la Méditerranée. Ces afflux ponctuels sont les conséquences de problèmes politiques et économiques auxquels les pays européens répondent par des politiques migratoires toujours plus restrictives.
Flux migratoires : focus sur la Méditerranée
Avec l’application en 1995 de l’accord de Schengen sur la libre circulation au sein de 26 États européens, ces derniers ont renforcé les contrôles sur leurs frontières extérieures et durci les voies légales d’entrée dans l’espace Schengen. L’Europe externalise aussi le contrôle à ses frontières : elle demande à d’autres pays de contenir sur leur territoire et d’arrêter ou d’expulser tout migrant qui tenterait de faire le voyage en Europe hors des voies légales.
C’est ainsi que la Libye a longtemps maintenu les migrants sur son territoire à la demande de l’Europe, moyennant finances et assurant une reconnaissance internationale à Khadafi. Suite à la guerre civile qui débute en 2011, la Lybie sombre dans le chaos et devient un des principaux points de départ des migrants. En Syrie débute également une terrible guerre civile en mars 2011. Sept ans après, près du quart de la population (environ 6 millions de personnes) a été contrainte de fuir le pays.
Différentes routes migratoires traversent actuellement la Méditerranée.
A l'Ouest, les exilés subsahariens arrivent au Maroc et passent en Espagne principalement via Ceuta et Mellila, deux enclaves espagnoles situées sur le territoire marocain. Au centre, souvent originaires de la Corne de l'Afrique, du Yémen, de l’Érythrée, du Soudan et de la Somalie, les migrants arrivent en Libye et entrent en Italie par la Sardaigne, la Sicile ou Lampedusa. A l'Est, fuyant guerres et conflits au Moyen Orient, en Syrie, en Afghanistan ou en Irak, les migrants arrivent en Turquie et passent en Grèce en traversant la mer Égée. Le 3 octobre 2013, au large de Lampedusa, un bateau de pêche transportant plus de 500 migrants fait naufrage. Bilan : 366 morts. L'Italie déclenche alors Mare Nostrum, une opération militaro-humanitaire pour secourir les naufragés et dissuader les passeurs. Plus de 100 000 personnes sont repêchées entre le 15 octobre 2013 et le 31 octobre 2014. Le 1er novembre, Mare Nostrum est remplacée par Triton : cette simple opération de police aux frontières de l'agence européenne Frontex laisse les bateaux en détresse sans solution.
La réponse humanitaire
A l'été 2018, jusqu’à 5 bateaux gérés par des ONG ont porté secours aux migrants en Méditerranée. L'association SOS Méditerranée qui apportait depuis février 2016 une réponse humanitaire d'urgence en Méditerranée centrale avec le navire Aquarius, a annoncé mettre temporairement fin à ses opérations le 6 décembre 2018. L’association dénonce le harcèlement politique, administratif et judiciaire qui vise les ONG de recherche et de sauvetage. D’autres ONG européennes, comme la Catalane Proactiva Open Arms, patrouillent encore. Mais face à de nombreuses difficultés, elles font surtout de la surveillance. En 2017, selon l'Organisation internationale des migrations, 3 119 migrants sont morts ou portés disparus en traversant la Méditerranée. Selon Médecins sans frontières, 2 133 personnes y auraient trouvé la mort depuis le début de l'année 2018. À ce jour, l'Europe n'apporte aucune solution satisfaisante ni pour prévenir les conflits dans les pays d'émigration ni pour le sauvetage et la prise en charge des migrants.
Pour en savoir plus
- « Atlas des migrations. Un équilibre mondial à inventer » par Catherine Wihtol de Wenden (éd. Autrement, 2018)
- « La question migratoire au XXIe siècle. Migrants, réfugiés et relations internationales » par Catherine Wihtol de Wenden (Presses de Sciences Po, 2017)
- « L’Année stratégique 2019 » sous la direction de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018)
- « Géopolitique illustrée » de Pascal Boniface (éd. Eyrolles, 2018)
- « Atlas des relations internationales. 100 cartes pour comprendre le monde de 1945 à nos jours » de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018)
Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Julie Chansel
Producteur : France Télévisions
Année de copyright : 2018
Année de production : 2018
Publié le 09/01/19
Modifié le 11/05/23
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