Snapchat et Instagram, terrain de chasse des prédateurs sexuels

Faciles à utiliser, relativement peu contrôlés, les réseaux sociaux sont devenus un terrain de chasse idéal pour les prédateurs sexuels et notamment les pédocriminels. C'est ce que tu vas découvrir dans cet extrait d'Emprise numérique.

2,5 millions de prédateurs sexuels en ligne

C'est un chiffre qui fait froid dans le dos. Sur Internet et les réseaux sociaux, 2,5 millions de prédateurs sexuels communiquent entre eux, postent, partagent et traquent leurs victimes dans une relative impunité. 80% des cas de sextorsions (chantage à caractère sexuel) ont lieu sur Instagram et Snapchat. Enfants et adolescents ne sont pas à l'abri de ce raz-de-marée pédocriminel et les réseaux sociaux ne font pas grand-chose pour empêcher ces méfaits de perdurer, même s'ils assurent déployer de nombreux experts pour contrôler la légalité des contenus qui y circulent.

Quelles sont les techniques des pédocriminels sur les réseaux ?

Face à l'inaction des Big 5, c'est aux familles de surveiller et de déceler les dangers auxquels sont exposés les plus jeunes sur les réseaux sociaux. Ainsi Socheata, militante et experte en cyber pédocriminalité, explique comment elle a découvert que son fils était victime de prédateurs sexuels sur les réseaux. Le comportement de ce dernier a changé du jour au lendemain, devenant plus réservé, s'isolant dans sa chambre. Découvrant par hasard un message sur le téléphone de son fils venant d'un numéro qu'elle ne connaît pas, elle lui demande des explications. Il lui explique qu'il a fait la connaissance de ce qu'il croit être une jeune fille d'environ 14 ans, un peu plus âgée que lui à l'époque et avec laquelle il partage plusieurs centres d'intérêt (mangas, anime,...). Très vite, « la jeune fille » lui avait proposé de communiquer via leurs numéros personnels. Dès lors, les messages s'étaient intensifiés (plusieurs dizaines par jour). Très vite, Socheata soupçonne qu'un adulte se cache derrière ce numéro et manipule son fils. Elle découvre alors l'intelligence et la créativité des pédocriminels pour arriver à leurs fins. Ils mettent en confiance leur victime en les amenant à se confier sur leurs passions, leurs peines, leurs joies... Autant de révélations qui les aident à se construire une fausse personnalité qui répond exactement aux attentes des jeunes visés. Progressivement, les conversations vont se sexualiser avec des messages de plus en plus explicites. Vient ensuite l'envoi de lien vers des vidéos détournant les images de l'enfance en version érotique ou pornographique. L'idée des prédateurs, c'est de rendre acceptables des comportements déviants dans l'esprit de leur victime. Ils tentent ainsi de « normaliser » une relation pédophile afin de pouvoir obtenir plus tard sur demande des photos dénudées par exemple, sans trop de résistance.