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Histoire06:28Publié le 21/02/2024

Le groupe Manouchian : la mise en scène et la propagande d'un procès

Missak Manouchian et ceux de L'Affiche rouge

En février 1944, 24 résistants, 23 hommes et une femme, du « groupe Manouchian » sont jugés. Un procès expéditif soigneusement mis en scène. Les Allemands cherchent à discréditer ces communistes presque tous étrangers, et juifs pour un grand nombre d'entre eux. 10 ont leur visage placardé dans tout le pays. Sur une affiche rouge sang. La propagande nazie va se retourner contre les Allemands. Cette « affiche rouge » va faire entrer la mort de ces résistants, tous fusillés, dans la mémoire collective.

La police veut des aveux 

A la Préfecture de police de Paris, les interrogatoires durent des jours et des jours, gifles, coups de poing, nerfs de bœuf : tout est bon pour faire parler les prévenus. Tous reconnaissent et assument leurs actes. Les combattants FTP sont livrés aux Allemands à la prison de Fresnes. On va leur réserver un traitement bien particulier. L’occasion est trop belle pour les nazis de pouvoir dénoncer publiquement tous ces étrangers, et surtout ces juifs, qui prétendent libérer la France.

Un procès expéditif à la solde de la propagande nazie

Alors on va les juger pour terrorisme, dans un procès auquel il est prévu de donner le plus grand retentissement possible. 

Ils sont donc 23 autour de leur responsable militaire, Missak Manouchian à être jugés. Presque tous étrangers, 11 sont juifs. Parmi eux, on va en choisir 10, représentatifs pour les Allemands de ces étrangers et ces juifs à la solde de Moscou, et on va mettre en scène leurs crimes abominables.

« L’Affiche rouge » sur tous les murs de France

Un photographe et un cameraman sont envoyés à la prison de Fresnes, pour immortaliser les images de ces 10 terroristes. Elles vont servir d'outils de propagande. Il y a d’abord un fascicule intitulé « l’armée du crime ». Puis un message sur leurs activités terroristes est diffusé dans les Actualités françaises projetées au cinéma le 12 février 1944.

Pour frapper encore plus fort, on imagine une campagne d’affichage de grande ampleur dans tout le pays qui permettra de dénoncer ces 9 terroristes et leur chef arménien Manouchian. Du 10 au 15 février 1944, des milliers d’affiches rouges sont placardées sur les murs des principales villes de France.

La condamnation à mort

Le 15 février, à l’hôtel Continental rue de Castiglione, les accusés comparaissent devant la cour martiale du tribunal militaire allemand du Grand-Paris. Seuls quelques journalistes de la presse collaborationniste sont accrédités au procès pour terrorisme. Ils reprennent les éléments de langage distribués par le bureau de la propagande.

Le 18 février, le verdict tombe, sans surprise : les accusés sont condamnés à mort. 22 sont fusillés le 21 février au Mont-Valérien. La seule femme, Olga Bancic, est déportée en Allemagne, enfermée et guillotinée à Stuttgart en mai 1944.

 

Réalisateur : Hugues Nancy

Auteur : Hugues Nancy et Denis Peschanski

Producteur : NOVA PRODUCTION

Année de copyright : 2023

Publié le 21/02/24

Modifié le 22/02/24

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