La montée des périls

Le 6 février 1934, Missak Manouchian est à Paris lors de la manifestation anti-parlementaire. La violence des ligues d'extrême droite va le pousser à s'engager aux côtés des partis de gauche. Après la parenthèse du Front Populaire, la France s'achemine vers la guerre.

Étudiant, communiste et apatride...

Dans les années 1930, Missak Manouchian est un jeune travailleur apatride en France. Il est également étudiant à la Sorbonne, poète, il aspire à devenir français. Sa 1^re demande de naturalisation en 1933 est rejetée par l'administration. C'est un ardent militant communiste. En 1934, il écrit : « J'ai un désir infini d'entrer dans les rangs du Parti communiste et de me consacrer à la lutte sociale. »

6 février 1934, place de la Concorde

Les troubles de 1934 renforcent son engagement politique. Le 6 février, une manifestation de ligues d'extrême droite vire à l'émeute à Paris. Des militants marchent sur l'Assemblée nationale afin de renverser le gouvernement. Les forces de l'ordre s'interposent, inaugurant une nuit d'émeute et de chaos. Bilan : 15 morts, 1 435 blessés et une République meurtrie. 

6 jours plus tard, les formations de gauche organisent une manifestation contre le péril fasciste. . 

manouchian adhère au PCF et à la MOI

Missak, qui a participé au défilé de la gauche, prend sa carte au Parti communiste. En parallèle, il s'investit dans la MOI, une organisation pour la main-d'œuvre immigrée créée par les communistes. Au sein de la MOI, il intègre le groupe des Arméniens. Dans ce milieu engagé, les militants se croisent lors de pique-niques, de concerts et de bals. Un soir de fête, fin 1934, Missak invite une jeune femme à danser. Elle s'appelle Mélinée. Comme lui, c'est une enfant du génocide. Née en 1913 dans une famille arménienne de Constantinople, elle a perdu ses parents à l'âge de 3 ans dans les massacres de 1915-1916. Mélinée trouve refuge en France en 1926. Elle passe son certificat d'études et entreprend une formation de secrétaire comptable et de sténodactylographe.

L'espoir du Front populaire

En mai 1936, le Front populaire remporte les élections législatives. Cette union des partis de gauche promet aux Français le pain, la paix, la liberté... Portés par l'espoir d'une vie meilleure, la France ouvrière s'étourdit de fêtes et de grèves joyeuses. Hausse des salaires, congés payés, allocations chômage... c'est le bel été du Front populaire. 

La montée du nazisme

Pendant ce temps, en Allemagne, Hitler fourbit ses armes. À la tête du pays depuis 1933, le dictateur entend faire briller le Troisième Reich en plaçant l'Europe sous sa botte. Les ressorts de sa politique sont l'antisémitisme, le nationalisme et une volont de domination sans limite. En Allemagne, il fait adopter en 1935 les lois raciales de Nuremberg qui interdisent tout mariage et toute relation sexuelle entre Juifs et citoyens de sang allemand. 

Sur le plan international, Hitler multiplie les attaques, annexions de territoires et autres invasions : 

• la région de la Sarre est annexée en 1935,
• la Rhénanie en 1936,
• le territoire des Sudètes et l'Autriche en 1938, 
• Memel en 1939.

Le Führer crée aussi des États satellites, comme la Bohême-Moravie et la Slovaquie. Ses provocations ne suscitent aucune réaction forte des puissances européennes.

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